Qu’est-ce que le projet et le collectif MedPlants4vet ?

Le collectif Européen MedPlants4Vet s’est réuni à Cracovie en Pologne au mois de juillet dernier lors du 72 ème congrès de la Society for medicinal and natural products research*. Cet événement rassemble chaque année un grand nombre de chercheurs qui travaillent sur les plantes médicinales et les produits naturels, avec une journée dédiée à la médecine vétérinaire.

Qu’est-ce que le projet et le collectif MedPlants4vet ?

Le collectif MedPlants4Vet s’est constitué à partir d’un constat : même si les plantes médicinales ont été utilisées depuis plusieurs siècles, et le sont encore couramment pour soigner les animaux, il n’existe en Europe qu’un très faible nombre de Médicaments Vétérinaires à base de Plantes Médicinales (MVPM) – HVMP en anglais (herbal veterinary medical product) avec des autorisations de mise sur le marché (AMM). Parallèlement, les demandes des éleveurs (notamment en agriculture biologique) et des propriétaires d’animaux dans ce domaine sont en constante augmentation. Le faible nombre de MVPM autorisés dans les différents pays d’Europe s’explique notamment par le manque d’harmonisation des réglementations nationales et l’absence de documents d’orientation pour l’autorisation de mise sur le marché de MVPM dans l’UE. A titre d’exemple, seules deux spécialités à base de plantes possèdent une AMM pour une utilisation chez les animaux producteurs de denrées (Cothivet® et ApiLife Var®) en France. Le vétérinaire a le droit de prescrire des préparations extemporanées (cf nos webinaires !) en respectant la cascade, mais une large majorité de plantes médicinales sont utilisées via des compléments alimentaires, sans que le vétérinaire soit forcément impliqué dans les prises de décisions thérapeutiques.

Pour établir un état des lieux des pratiques de phyto-aromathérapie vétérinaire, le collectif MedPlants4Vet s’est donné pour mission de recenser l’ensemble des plantes médicinales utilisées en pratique vétérinaire en se basant à la fois sur des données historiques et sur les données ‘terrain’ actuelles. Un des objectifs de cette vaste collecte de données est de servir de base à la mise en place des évolutions réglementaires, nécessaires à la constitution d’un système adapté aux plantes médicinales. Des procédures adaptées favoriseront l’enregistrement de médicaments vétérinaires à base de plantes médicinales (MVPM), processus indispensable pour une utilisation des plantes médicinales sécuritaire aussi bien pour les animaux que les consommateurs, sur des bases validées par la science.

Le projet MedPlants4Vet a obtenu une subvention européenne COST (n° CA22109)** dans le but de construire un vaste réseau européen de chercheurs et d’utilisateurs de plantes médicinales en médecine vétérinaire. Il regroupe plus de 40 pays, membres de l’Union européenne, ou associés, qui collaboreront pendant quatre ans (2024 à 2027), afin de collecter un large panel de données sur l’utilisation des plantes médicinales en médecine vétérinaire. Pour mener à bien ce projet, le collectif a mis en place plusieurs groupes de travail avec comme objectif principal d’établir un inventaire exhaustif des pratiques d’utilisation des plantes médicinales. Cette vaste collaboration européenne va permettre de récolter les données ethno-vétérinaires, pharmacologiques et cliniques dans chacun des pays participants. Comme un des objectifs de ce collectif est d’adapter la règlementation actuelle des médicaments vétérinaires aux subtilités des plantes médicinales, toutes les réglementations anciennes et actuelles vont être référencées. La constitution d’une large base de données servira de base à l’évolution indispensable des réglementations en cours, inadaptées aux MVPM.

Les six groupes de travail recenseront toutes les connaissances et données scientifiques disponibles, afin que celles-ci puissent être diffusées dans tous les pays ayant participé au projet. Toute personne vétérinaire ou scientifique potentiellement intéressée par le projet peut rejoindre un ou plusieurs de ces groupes de travail.

A venir : Partie 2 Les missions de six groupes de travail