Plan de l’article
Fiche technique
Principaux composants
Composés phénoliques et flavonoïdes Sucres polysaccharides : fructosanes (jusqu’à 75 % du poids sec), inuline Protéines Lipides Vitamines A, B, C et E Composés soufrés : alliine (lorsque les tissus sont coupés ou broyés) Riche en germanium et sélénium Huile essentielle (disulfures de diallyle, allicme)
Utilisations traditionnelles et allégations communément citées
Autrefois utilisé comme antiseptique dans le traitement des plaies, l’ail aurait surtout des effets sur le système circulatoire : un effet rhéologique sur la circulation sanguine et de potentielles vertus anti-coagulantes. Souvent recommandé en cas d’hypercholestérolémie et d’hypertension artérielle, les études cliniques n’ont pourtant pas permis de mettre en évidence d’effets significatifs objectifs sur ces paramètres.
Données publiées en recherche fondamentale
Inscrit dans de nombreuses traditions culinaires depuis plus de 5 000 ans, l’ail est certainement la plus ancienne plante médicinale cultivée. Il a fait l’objet d’un très grand nombre d’études chez l’homme, comme souvent ces études sont de qualité hétérogène.
Données cliniques publiées en médecine humaine
Données cliniques publiées en médecine vétérinaire
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Niveau de preuve : Insuffisant
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Descriptif
Originaire d’Asie centrale, naturalisée en Europe méridionale et cultivée dans toutes les régions tempérées, l’ail est une plante vivace, herbacée d ‘environ 50 à 70 cm de haut, dont la floraison annuelle a lieu vers la fin de l’été en Europe, et toute l’année dans les pays asiatiques. Son odeur piquante est caractéristique.
Son bulbe, qui constitue sa partie vivace, est formé de caïeux (“gousses”) générant au moment de la floraison une tige portant des feuilles fines, allongées et plates. Dans sa partie terminale, les fleurs blanches ou rosées sont disposées en ombelles enfermées avant la floraison dans une spathe membraneuse munie d’une pointe très longue (stériles dans nos régions).
Il en existe différentes variétés, que l’on reconnaît à leur couleur (blanche, rose ou violette).
Procédés d’obtention, conditions de récolte et particularités notables
Poudre de bulbe d’ail frais ou sec (surtout d’ail âgé), nébulisat, Teinture-Mère (de bulbe)
Décoctions, comprimés, gélules, huiles, pommades, cataplasmes, emplâtres
Les gousses d’ail contiennent de l’alliine qui, une fois l’ail broyé, est transformée sous l’action d’une enzyme (alliinase) en allicine, responsable e l’arôme caractéristique de l’ail frais. En présence d’oxygène, l’allicine se transforme ensuite en composés soufrés (di- et tri- sulfure d’allyle, trisulfure de méthyle, ajoènes, etc.) qui semblent être les principes actifs responsables des effets thérapeutiques de l’ail.
Le mécanisme d’action de ces composés soufrés reste mal connu.
Tous ces composés se présentent sous différentes formes en fonction de la température, des conditions de conservation, etc … par exemple, les composés de l’ail semblent thermosensibles, et le chauffage inhiberait leurs propriétés, la préparation galénique jouerait donc un rôle important dans l’activité supposée des composés intégrés dans les produits [¹].
Principaux composants
- Composés phénoliques et flavonoïdes
- Sucres polysaccharides : fructosanes (jusqu’à 75 % du poids sec), inuline
- Protéines
- Lipides
- Vitamines A, B, C et E
- Composés soufrés : alliine (lorsque les tissus sont coupés ou broyés)
- Riche en germanium et sélénium
Huile essentielle (disulfures de diallyle, allicme)
Utilisations traditionnelles et allégations communément citées*
*De nombreuses allégations figurent dans des livres et publications grand public, basées sur une utilisation traditionnelle ou empirique. Se reporter aux sections des données publiées pour les propriétés ou utilisations ayant fait l’objet d’études scientifiques.
Inscrit dans de nombreuses traditions culinaires depuis plus de 5 000 ans , l’ail est certainement la plus ancienne plante médicinale cultivée. Connu des Égyptiens, des Grecs, des Arabes et des Romains, il se répandra dans le sud et l’est de l’Europe puis, transporté par les marins (qui en gardent toujours pour se protéger des épidémies) il gagne la République Dominicaine et se dissémine dans toute l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale. Ce n’est toutefois qu’au XIXe siècle qu’il arrive en Amérique du Nord, sous l’influence de la cuisine mexicaine, qui en utilise beaucoup.
Utilisé comme une panacée dans la Rome antique, dans la prévention de la peste et du choléra, (Galien le baptise la « thériaque des paysans »), pour soigner toutes sortes de maladies (de la tuberculose à la typhoïde), on utilisait également ses gousses écrasées comme antiseptique dans le traitement des plaies (notamment lors de blessures durant la Première Guerre mondiale).
L’ail est traditionnellement utilisé en cas d’hypertension artérielle, de diabète, de claudication intermittente, de sclérose cérébrale, d’hypercholestérolémie, d’hyperthyroïdie, mais aussi pour la prévention des thromboses et de l’artériosclérose, de la promotion cancéreuse et des adénomes colorectaux.
Des études épidémiologiques ont montré que les personnes qui consomment de grandes quantités d’ail ont un risque plus faible de développer un cancer de l’estomac, du côlon ou de la prostate. Néanmoins, il est probable que cette observation soit plutôt liée à leur comportement alimentaire dans son ensemble (les gros consommateurs d’ail sont souvent végétariens).
1- Propriétés vasculaires et métaboliques
L’ail abaisserait les taux de lipides et de cholestérol dans le sang, participerait à sa fluidification, préviendrait la formation de caillots, diminuerait la tension artérielle et réduirait également la glycémie. Il est ainsi proposé comme un allié dans la préservation des vaisseaux sanguins (prévention des maladies cardiovasculaires), ou un complément dans la lutte contre l’excès de cholestérol et l’hypertension artérielle.
Pourtant les études cliniques (portées sur l’ail frais ou sur des extraits standardisés) n’ont montré qu’une efficacité modeste dans ce domaine.
2- Propriétés digestives
Traditionnellement utilisé pour traiter les troubles gastro-intestinaux (coliques, flatulences, diarrhées, infections par des parasites), il est également empiriquement employé comme vermifuge (en particulier contre les oxyures) bien qu’aucune étude clinique n’ait véritablement validé cet usage.
3- Propriétés respiratoires
L’ail est parfois utilisé lors de troubles respiratoires (en cas de bronchite ou d’infections saisonnières) pour son action antibactérienne.
4- Usage externe
L’ail présenterait un effet antalgique (douleurs articulaires, musculaires et névralgiques) et il est également utilisé pour son action contre certaines affections cutanées (verrues, cors, mycoses).
Rappel de ses propriétés supposées :
- antihypertenseur
- anticholestérolémiant
- effets hypolipémiants
- prévention des maladies cardiovasculaires
- anticoagulant (antiaggrégant plaquettaire[²])
- activité fibrinolytique
- antimicrobien
- anticancéreux
- antioxydant
- immunostimulant
- antidiabétique (effet hypoglycémiant)
- hépatoprotecteur
- Immunomodulant et anti-inflammatoire
- Vermifuge
Inscriptions pharmacopées (ou autres organismes d’état)
Son bulbe est sur la liste A de la Pharmacopée française.
L’Agence européenne du médicament considère comme « traditionnellement établi » l’usage des préparations à base d’ail comme « élément complémentaire dans la prévention de l’athérosclérose » et « pour soulager les symptômes du rhume ».
L’Organisation mondiale de la santé considère comme « cliniquement établi » l’usage de l’ail comme un « traitement adjuvant aux mesures alimentaires destinées à diminuer les taux de lipides dans le sang (cholestérol et triglycérides) » et admet que l’ail « peut être utile lors d’hypertension artérielle modérée ».
L’OMS considère comme « traditionnel » l’usage de l’ail dans « le traitement des infections respiratoires, des vers intestinaux, des troubles digestifs et de l’arthrose ».
La Commission E du ministère de la Santé allemande reconnaît l’usage de l’ail dans « le traitement adjuvant des régimes destinés à diminuer les lipides du sang, et dans la prévention des modifications vasculaires liées à l’âge ».
La Coopération européenne en phytothérapie reconnaît l’usage de l’ail « dans la prévention de l’athérosclérose (le dépôt de cholestérol sur la paroi des artères), dans le traitement des excès de lipides dans le sang non contrôlés par un régime alimentaire, et dans le traitement des infections respiratoires (sans preuve clinique) ». Les Instituts nationaux de la santé américains considèrent comme « fondé sur de bonnes preuves scientifiques » l’usage de l’ail pour « diminuer modérément les taux sanguins de cholestérol (total et LDL) sur une durée de quatre à douze semaines ». Ils relèvent que peu de données existent sur un effet plus durable ou sur un effet positif de l’ail sur le cholestérol HDL.
Données publiées en recherche fondamentale
Partie à compléter.
Données cliniques publiées en médecine humaine
Partie à compléter
Données cliniques publiées en médecine vétérinaire
La supplémentation en ail cru montre des effets protecteurs sur l’aorte et le foie de rats soumis à un régime hypercholestérolémiant [³]
Précautions d’usage, données de toxicité, contre-indications, toxicologie
1- Chez l’Homme
Mauvaise tolérance gastrique en forte dose
Odeur alliacée de l’haleine et de la sudation (cette particularité est cependant utilisée chez le cheval dans la lutte contre les insectes)
Prudence en cas d’hypothyroïdie (concerne son huile essentielle).
L’ail est classé comme non-inhibiteur du CYP3A4, Inhibiteur du CYP 2C9.
Interactions avec les médicaments employés contre le VIH (saquinavir, ritonavir), l’Aspirine, les anticoagulants oraux, la warfarine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (risque hémorragique).
La seule contre-indication de l’ail concerne les personnes qui souffrent de porphyrie, une maladie génétique rare.
Dans le cadre d’interactions potentielles de certaines plantes avec les molécules analgésiques utilisées en chirurgie, l’EMA recommande aux personnes qui vont subir une opération chirurgicale de ne pas consommer d’ail dans la semaine qui précède l’intervention (en raison de son effet anticoagulant supposé).
2- Chez l’animal
Chez le cheval, on observe des modifications hématologiques (anémie) lorsque l’ail est ingéré à forte dose (> 0,2 g/kg PV).
Posologies traditionelles et publiées
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Limite maximale de résidus – Dopage
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Perspectives d’utilisations en médecine vétérinaire
En plus de son effet répulsif naturel utilisé chez le cheval dans la lutte contre les insectes, l’ail pourrait présenter un intérêt dans le soutien de la fonction respiratoire. Ses actions vasculaires nécessitent d’être évaluées chez l’animal mais pourraient peut-être participer à la prise en charge de certains troubles circulatoires.
Protocoles et études en cours
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Rédacteurs/Rédactrices
Retours d’expériences
Remarques & Bibliographie
Seules seront retenus les retours d’expériences avec le nombre de cas traités ! Le but est d’échanger sur nos expériences respectives.- Salomeia Putnoky, Angela Caunii, Monica Butnariu. Study on the stability and antioxidant effect of the Allium ursinum watery extract. Chem Cent J. 2013; 7: 21.
- Ariga T, Oshiba S, Tamada T. Platelet aggregation inhibitor in garlic. Lancet. 1981 Jan 17;1(8212):150-1.
- Gorinstein S, Leontowicz H, Leontowicz M, Najman K, Bielecki W, Ham KS, Kang SG, Paredes-Lopez O, Martinez-Ayala AL, Trakhtenberg S. Aorta and liver changes in rats fed cholesterol-containing and raw vegetable-supplemented diets: experiments in vitro and in vivo. J Agric Food Chem. 2011 Jul 13;59(13):7441-51.